Saint-Julien Château Saint-Pierre 2002 _ Beaune 1er Cru « Grèves » 2009 Domaine Rapet
Pour mon dernier dimanche à soixante ans, mes proches ont décidé de faire une réunion familiale. Pour changer de la sempiternelle côte de bœuf grillée, nous avons opté pour un joli gigot d’agneau ; il ne restait plus qu’à trouver les liquides dignes à magnifier ce repas. Mon choix s’est porté en premier lieu sur un Saint-Julien, Château Saint-Pierre, 2002. Ensuite, il me fallait trouver une réplique bourguignonne : j’ai pensé dans un premier temps à un Pernand 1er Cru « Île des Vergelesses », puis je me suis dit que la finesse de ce cru allait être anéantie par la puissance bordelaise, alors ma main s’est portée sur une cuvée plus charpentée : Beaune 1er Cru « Grèves », 2009 du domaine Rapet. Voyons où ces appellations nous ont conduits ...
Château Saint-Pierre, Saint-Julien, 2002.
Le bouchon est en bon état ; une décennie de plus ne le dérangera pas !
La robe est foncée ; le disque a tendance à se tuiler.
Nez imprégnant et rappelant le sous-bois et à certains égards les bois exotiques (j’ai craint à un moment le liège), les champignons, les fruits sauvages mûrs, la terre après un orage et les épices occidentales mais aussi orientales (patchouli).
L’attaque est à la fois fine et charnue ; la densité aromatique se répand sur toutes les parois ; le final nous entraîne sur les épices sur une durée appréciable.
16,5 / 20
Beaune 1er Cru « Grèves », 2009, Domaine RAPET
Le bouchon est apte à affronter deux ou trois décennies de plus (ce n’est pas le cas de tout le monde, du moins en ce qui me concerne).
La robe est très équilibrée : rubis vivace ma non troppo dont le disque commence à se tuiler.
Le nez est très complexe et intense, peut-être plus floral que fruité : nous retrouvons des sensations de pivoine, des fruits noirs, des aspects sous-boisés mais aussi buissonniers et des rappels épicés profonds (type romarins séchés).
En bouche, le contact n’est pas brutal, mais s’installe rapidement une matière charpentée aux saveurs de fruits bien mûrs sur un fond tertiaire qui irradie la bouche ; le final s’imprègne de notes parfumées qui rappellent les premières perceptions olfactives et s’illumine sur un retour épicé éclatant qui s’éternise comme la fameuse « note bleue » de Nohant.
17,5 / 20
C’est dingue comme l’aération modérée et dans la durée peut être bénéfique à un vin. Quand j’ai goûté les deux nectars juste après les avoir débouchés, le Saint-Julien me semblait plus charpenté que le Beaune et à l’arrivée, c’est l’inverse qui s’est produit. Deux belles cuvées en somme, mais l’intensité aromatique de la production de Vincent Rapet a su séduire la majorité des commensaux.