Rencontre avec Nicolas Burguet au salon gourmand de Rouen _ novembre 2019

Publié le par Christian ROGER

Si vous vous souvenez bien, j'avais déjà rencontré Nicolas Burguet au salon du Havre en février dernier. Je vous avais parlé de ce propriétaire récoltant et vinifiant une petite parcelle d'à peine un demi-hectare sur la commune de Gevrey. J'avais été impressionné par la détermination et la philosophie de ce vigneron. Petit à petit, le domaine s'affirme comme le prouve la nouvelle présentation des cuvées sur les salons.

Rencontre avec Nicolas Burguet au salon gourmand de Rouen _ novembre 2019

J'ai pu m'entretenir à nouveau avec Nicolas et il est facile de reconnaître un passionné qui ne demande qu'à partager ses connaissances et ses expériences (et sa production). En quelque sorte, un Patrick Essa bis, avec qui il fait bon d'échanger : lors de cette nouvelle rencontre, j'ai pu avoir quelques nouvelles précisions sur la philosophie du domaine et la géographie de la parcelle gibraçoise. La parcelle familiale se situe sur le climat nommé "Les Crais", c'est-à-dire à gauche du village lorsque nous descendons vers Beaune.

Rencontre avec Nicolas Burguet au salon gourmand de Rouen _ novembre 2019

En février dernier, le domaine présentait quatre cuvées : un Bourgogne Aligoté cuvée "Accacia" sur lequel je ne suis pas revenu ayant atteint mon quota en vin blanc sur ce salon et trois millésimes sur la parcelle de Gevrey : 2015 (qui m'avait charmé), 2016 et 2017. Sur la place rouennaise, seuls les millésimes 2016 et 2017 figuraient sur la carte. J'avais le souvenir d'un 2016 bien structuré et d'un 2017 plus léger que j'aurais plus aisément placé sur la commune cambuléenne. Près de neuf mois plus tard, il était intéressant de vérifier l'évolution ... certains commencent à me connaître et ne sauront pas surpris si j'ai sciemment demandé à tester en premier le 2016 qui se présente sous une robe assez foncée ; des arômes de fruits noirs, de sous-bois, de réglisse viennent me hanter les narines ... sur le plan gustatif, ma perception est impressionnée par une matière et une persistance remarquées ... je retrouve une nouvelle fois mon cher et combien apprécié oxymore bourguignon où se conjuguent la finesse et la puissance : une véritable pogne de fer dans un gant de velours ... grande impression !

La tâche est donc bien difficile pour le 2017 dont la robe est un peu plus claire ... le nez me paraît absent eu égard à l'envolée olfactive précédente, mais en bouche, ma foi la matière me semble plus persistante qu'au mois de février ... c'était mes impressions sur le salon qui ne sont pas spécialement les meilleures conditions pour la dégustation ... si bien que j'ai décidé de présenter ce Gevrey-Chambertin 2017 sur ma table dominicale, le jour suivant !

 

 

Rencontre avec Nicolas Burguet au salon gourmand de Rouen _ novembre 2019

Gevrey-Chambertin 2017

La robe, subjuguée par les tonalités des bâtiments moyenâgeux rothomagiens, nous livre un rubis chatoyant et équilibré, fidèle représentante des vitraux de Saint-Godard que j'ai déjà évoqués dans le passé.

Rencontre avec Nicolas Burguet au salon gourmand de Rouen _ novembre 2019

Le nez qui m'avait semblé absent la veille, est un véritable florilège où se retrouvent les fruits rouges, en particulier la cerise, puis à l'aération, les fruits noirs (cassis, mûres), des sensations florales subtiles : la fameuse violette des bois, des nuances finement boisées et sous-boisées !

En bouche, une tension intense se présente dès l'attaque ... tension qui ne cède jamais le pas ... sur des apports fruités (plus noirs que rouges) .. accompagnés d'une trame réglissée sous-jacente, tout en restant fluide, ronde et imprégnante ; la finale intense, longue et fruitée nous rappelle que nous sommes sur une des plus belles communes viniques du pays nuiton !

16 / 20 (sans hésitation).

Déjà les dernières gorgées de cette cuvée fort appréciée.

Déjà les dernières gorgées de cette cuvée fort appréciée.

Je vous rassure de suite, la cuvée que j'ai dégustée en ce dimanche n'a rien de cambuléen ... que nenni, il s'agit bien d'un Gevrey d'une belle structure ! Comme vous pouvez le constater, j'ai beaucoup apprécié la qualité de ce vin.

Le bémol que je vais toutefois émettre, restera sur mon blog et ne figurera jamais sur les autres liens ou sites sociaux : j'ai acquis le 2015 à moins de 35 euros la bouteille ... or le 2016 était proposé à un peu plus de 40 euros ... ce qui me semble une somme trop onéreuse pour un village ! Si j'avais un conseil à donner à Nicolas, je lui dirais qu'il ne faudrait pas qu'il prenne le risque de dépasser 40 euros pour le 2018 prometteur ... surtout qu'il participe assez souvent à des salons et se retrouve parmi les cuvées les plus onéreuses, ce qui est toujours un frein pour les gens qui viennent découvrir différents produits !

Nous avons bien conscience que le millésime 2016 a été avare et que la tendance tarifaire bourguignonne est à la hausse : mais il faut savoir raison garder !

 

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